Président de la DFCG (association des Directeurs Financiers et du Contrôle de Gestion) Hauts de France
Président de la DFCG (association des Directeurs Financiers et du Contrôle de Gestion) Hauts de France
Avec l’arrivée (et le report) de l’obligation légale de passer à la facturation électronique à partir du 1er septembre 2026, les entreprises doivent se préparer à un véritable bouleversement de leurs processus administratifs et financiers.
Sachant que depuis le 15 octobre 2024, le ministère de l'Économie et des Finances a annoncé l'abandon du développement du Portail Public de Facturation (PPF) gratuit en tant que plateforme opérationnelle de facturation électronique. Cette décision marque un tournant significatif dans la stratégie de mise en œuvre de la réforme de la facturation électronique en France car le rôle du PPF sera désormais limité à deux fonctions principales :
Cette réorientation implique que les entreprises devront obligatoirement utiliser les services des Plateformes de Dématérialisation Partenaires (PDP) privées pour l'émission et la réception des factures électroniques. Malgré ce changement majeur, le calendrier de la réforme reste inchangé, avec une entrée en vigueur progressive à partir du 1er septembre 2026.
Entre la nécessité de choisir la bonne plateforme (PDP, Plateforme de Dématérialisation Partenaire), de s’assurer de la robustesse de son archivage, et l’importance d’un référentiel clients-fournisseurs parfaitement à jour, le chantier s’annonce vaste.
Pour éclairer ces enjeux et décrypter les bonnes pratiques à adopter, Creditsafe a rencontré Éric Caspers, président de la DFCG (association des Directeurs Financiers et du Contrôle de Gestion) Hauts de France. Dans cet entretien exclusif, il partage ses conseils et ses mises en garde pour réussir cette transition vers l’e-invoicing.
Bien entendu. La facturation électronique implique un format de données structuré, transmis via des plateformes de dématérialisation (PDP) agréées. L’objectif est de garantir un suivi, une traçabilité et un archivage sécurisés, qui couvrent une durée légale de dix ans. Un simple e-mail avec pièce jointe n’entre donc clairement pas dans ce cadre, et requiert au contraire d’engager un chantier beaucoup plus vaste que le seul « remplacement du PDF ». Il s’agit de repenser les process liés à l’émission, à la réception et au traitement de l’ensemble des factures, clients et fournisseurs. C’est un nouveau circuit de traitement, avec des exigences techniques et réglementaires que beaucoup d’entreprises sous-estiment encore.
La facturation électronique pose d’abord un enjeu de transversalité.
Éric Caspers
Président de la DFCG Hauts de France
L’agrément ne garantit pas la solidité d’une plateforme. Aujourd’hui, beaucoup de PDP émergent et certaines n’ont pas les reins suffisamment solides pour durer. Or, en cas de disparition de la plateforme, l’entreprise risque de perdre l’accès à son archivage légal.
Mon conseil : prenez le temps d’évaluer la fiabilité financière et technique de la PDP, vérifiez la qualité de son service d’archivage, et assurez-vous qu’elle répond bien à vos besoins d’intégration. Il faut penser long terme : la facturation électronique impose de conserver les factures dix ans. Mieux vaut choisir un acteur pérenne.
PDP agréée ne signifie pas forcément PDP pérenne et de qualité.
Éric Caspers
Président de la DFCG Hauts de France
En prenant en compte ces critères, les entreprises pourront sélectionner une PDP qui répond le mieux à leurs besoins spécifiques tout en assurant la conformité avec la nouvelle réglementation sur la facturation électronique en France.
La qualité des données Clients et Fournisseurs est essentielle dans ces projets. Tout se joue sur la qualité de ces informations : si l’adresse est fausse, si le SIRET n’est pas à jour ou si les coordonnées bancaires sont erronées, vous multipliez les risques de rejet, de retards de paiement, ou même de suspicions de fraude. Et dans le cadre d’une facturation électronique, un rejet de facture signifie un décalage de trésorerie immédiat.
En réalité, un projet de facturation électronique constitue une occasion idéale de remettre à plat la gouvernance de ses données. Avec un référentiel tiers propre et actualisé, on gagne en fluidité, on évite les litiges et on sécurise sa trésorerie.
Exactement ! Les grandes entreprises et les ETI doivent basculer à la facturation électronique dès la rentrée 2026, ce qui peut paraître lointain. Mais mettre en place l’e-invoicing requiert beaucoup de travail :
Rien que l’appel d’offres peut prendre trois mois, et la transformation globale peut s’étaler sur 12 à 18 mois. Donc, si vous ne vous lancez pas sur le 1er semestre 2025 au plus tard, vous risquez d’être dans le rush et de commettre des erreurs coûteuses.
Il faut effectivement adopter les meilleures pratiques en gestion de projet pour aborder un tel chantier. La facturation électronique concerne plusieurs directions :
Le risque, si l’on n’y prend garde, c’est que chacun travaille dans son coin. Il faut impérativement une coordination transverse, souvent pilotée par la direction financière ou un chef de projet dédié. Sinon, vous aurez des doublons, des données incohérentes, des processus incomplets et des décisions contradictoires.
Une forte culture projet est indispensable pour réussir le passage à la facturation électronique.
Éric Caspers
Président de la DFCG Hauts de France
Les avantages sont multiples. D’abord, un gain de productivité : en automatisant l’émission et la réception des factures, vous limitez la ressaisie, les litiges et les retards de règlement. À terme, c’est un impact positif sur la trésorerie et le BFR.
Ensuite, la data récoltée permet de mieux maîtriser les risques : demain, l’État pourra cibler plus facilement les entreprises qui pratiquent des délais de paiement excessifs. Avoir une visibilité en temps réel sur vos paiements clients-fournisseurs peut vous éviter de mauvaises surprises et des redressements ou sanctions.
Gain de productivité et maîtrise des risques sont les vrais enjeux de l’e-invoicing.
Éric Caspers
Président de la DFCG Hauts de France
Sur l’adoption de la facturation électronique, Creditsafe apporte une double valeur ajoutée. D’abord avec leur proposition de diagnostic express qui permet de mesurer l’état de santé d’un référentiel tiers : repérer les doublons, les données manquantes, etc. Ensuite, grâce à leurs APIs de mise à jour en temps réel, vous pouvez garder votre référentiel constamment propre et améliorer la fiabilité de votre facturation électronique. Tout en simplifiant le quotidien des équipes avec la possibilité de créer de nouveaux comptes Client ou Fournisseur avec toutes les données requises en 1 clic !
Résultat : moins de rejets, moins d’impayés et une meilleure maîtrise des risques. Et pour les entreprises peu préparées ou qui veulent tout simplement s’assurer de disposer des bonnes informations, c’est un atout précieux pour monter rapidement en compétence sur la gouvernance de leurs données.
La facturation électronique n’est pas un simple ajustement comptable. C’est un projet structurant qui exige de mobiliser l’ensemble des directions concernées et de repenser son référentiel tiers. Ne tardez pas à construire votre cahier des charges et à lancer vos chantiers internes, car 2026 arrivera vite et le retard risque de coûter cher.
Pour être prêt en 2026, lancez-vous dès aujourd’hui.
Éric Caspers
Président de la DFCG Hauts de France