Les données présentées révèlent une évolution préoccupante des défaillances d'entreprises dans les principales économies européennes entre 2023 et 2024. Cette analyse examine les implications macroéconomiques et sectorielles de ces tendances.
Disparités régionales marquées
La cartographie des défaillances démontre une hétérogénéité significative :
- Europe du Sud sous pression : L'Italie enregistre 136 055 défaillances (+21%) et représente le volume le plus élevé en valeur absolue, suivie par la France avec 63 232 cas (+18%)
- Vulnérabilité des petites économies ouvertes : L'Irlande (+20%) et les Pays-Bas (+28%) affichent les plus fortes hausses relatives, signalant une fragilité particulière
- Résilience nordique mitigée : Le Danemark présente une amélioration notable (-11%), tandis que la Norvège (+3%) et la Suède (+8%) montrent des évolutions contrastées
Facteurs macroéconomiques sous-jacents
Cette augmentation généralisée des défaillances (à l'exception du Danemark et du Royaume-Uni) peut s'expliquer par plusieurs facteurs convergents :
- Normalisation monétaire : L'impact différé du resserrement des politiques monétaires depuis 2022
- Pression inflationniste persistante : Compression des marges des entreprises face à l'augmentation des coûts
- Fin des mesures de soutien : Retrait progressif des dispositifs exceptionnels mis en place pendant la période post-COVID