Atlas du Créateur 2025

Le nombre record de nouvelles entreprises en Belgique ouvre des perspectives de prospection

Eric Van den Broele & Sven Persoone

5 min.
08/08/2025

L'entrepreneuriat en Belgique a connu un essor sans précédent en 2024. Avec 127 171 nouvelles entreprises, notre pays a enregistré un record absolu. C'est ce qui ressort de la dernière édition de l'Atlas du Créateur, une étude annuelle détaillée réalisée par GraydonCreditsafe, l'UNIZO et l'UCM sur le nombre de start-ups en Belgique. Si les chiffres sont impressionnants, le rapport raconte aussi une histoire nuancée sur les différences régionales, la santé financière et la croissance nette réelle du paysage entrepreneurial belge.

Une croissance record avec des nuances régionales

Par rapport à 2023, le nombre de nouvelles entreprises a augmenté de 6,3 % l'année dernière. Bruxelles se distingue avec une hausse spectaculaire de 31,5%, en grande partie grâce à la réforme de l'accès à la profession, qui a considérablement assoupli les conditions de création d'activités artisanales et commerciales. La Wallonie a enregistré une croissance modeste de 1,1 %, tandis que la Flandre a connu un léger recul (-1,3 %). Néanmoins, la Flandre reste le centre de gravité économique de la Belgique avec plus de 55% de toutes les nouvelles entreprises.

Les chiffres provisoires pour le premier semestre 2025 montrent toutefois que cette tendance ne se maintient pas. Par rapport aux six premiers mois de 2024, on constate une baisse en 2025, tant en Flandre (-4,7 %), à Bruxelles (-8,6 %) qu'au niveau belge (-9,4 %). Les chiffres pour 2025 peuvent encore changer pour le premier semestre, mais après le premier trimestre 2025 – pour lequel les chiffres sont déjà fixés –, nous constatons une baisse significative de 12,8 % du nombre d'entreprises débutantes par rapport à la même période en 2024. Il ne fait aucun doute que le contexte géopolitique incertain, les fluctuations des tarifs d'importation et la dépendance interna-tionale croissante vis-à-vis des matières premières font douter de nombreux entrepreneurs potentiels quant aux chances de réussite de leur projet.

L'entreprise individuelle reste populaire, mais les sociétés de personnes gagnent du terrain

Plus de la moitié (52 %) des nouvelles entreprises sont des entreprises individuelles. Cette forme juridique reste populaire en raison de sa simplicité et de sa flexibilité. Cependant, la popularité des sociétés de personnes ne cesse de croître, en particulier celle des sociétés à responsabilité limitée (BV), ce qui reflète une approche plus professionnelle des jeunes entreprises et leur ambition de se développer plus rapidement.

Informations sectorielles

Les start-ups choisissent massivement le secteur des services. Les services aux entreprises et l'immobilier en particulier attirent de nombreux nouveaux entrepreneurs, ce qui confirme le passage à une économie fondée sur la connaissance. Les professions libérales, la construction et le commerce de détail sont d'autres secteurs remarquables. La forte croissance de secteurs tels que les transports (+23,1 %) et l'automobile (+9,6 %) mérite également d'être soulignée et offre des perspectives intéressantes aux fournisseurs et prestataires de services de ces secteurs.

Santé financière après cinq ans : où en sommes-nous ?

Qu'en est-il de la pérennité de toutes ces nouvelles entreprises ? Cinq ans après leur création, 64 % en moyenne des jeunes entreprises belges sont encore actives. Les chiffres varient selon les régions, les taux de survie les plus élevés étant enregistrés en Flandre occidentale et en Wallonie.

D'un point de vue sectoriel, les entreprises du commerce de gros (75,4 % après cinq ans d'activité) semblent être les plus solides financièrement. Les taux de survie les plus faibles sont observés dans le commerce de détail (51,2 %), les transports (54,7 %) et l'hôtellerie (57,2 %). Les prestataires de services et les fournisseurs disposent ainsi d'informations précieuses pour constituer leur portefeuille de clients de manière stratégique et ciblée.

La croissance nette reste une préoccupation

Si le nombre de créations d'entreprises est impressionnant, il faut aussi tenir compte du nombre d'entreprises qui ont cessé leurs activités. En 2024, il s'agit également d'un record avec 107 112 fermetures. La croissance nette du paysage économique belge s'établit ainsi à un niveau modéré de 1,52 %. La région bruxelloise (+2,97%) et la région flamande (+1,99%) tirent particulièrement la croissance nette vers le haut, tandis que la Wallonie (+1,51%) s'aligne sur la moyenne nationale.

La faiblesse relative de la croissance nette reste préoccupante. Les secteurs qui ont traditionnellement été le moteur économique de la Belgique et de l'Europe sont confrontés à des défis qui pourraient affecter l'emploi et la stabilité économique à l'avenir.

La résistance aux chocs est de plus en plus importante pour les jeunes entreprises

Une autre préoccupation essentielle qui ressort de l'Atlas du Créateur 2025 est la résistance aux chocs des nouvelles entreprises. Les startups créées juste avant des crises telles que la pandémie de la COVID-19 se sont révélées moins bien préparées dans la pratique à des chocs économiques inattendus tels que l'inflation, les prix de l'énergie et les incertitudes géopolitiques. Cela souligne l'importance de disposer de réserves financières suffisantes et de modèles d'entreprise résistants dès le départ. Les entrepreneur(e)s qui mettent leur modèle d'entreprise à l'abri des chocs dès le départ augmentent considérablement leurs chances de réussite et de continuité.

Prospection : saisir les opportunités par une approche ciblée

Néanmoins, l'Atlas du Créateur montre qu'il y a encore suffisamment d'entreprises saines en cours de création pour effectuer une prospection ciblée. Il est toutefois essentiel de procéder à une sélection critique et de concentrer les efforts de prospection sur les entreprises et les secteurs dont la stabilité financière et le potentiel de croissance sont avérés.

Il est particulièrement important d'identifier les jeunes entreprises qui anticipent les éventuels revers dès les premières étapes et qui sont donc à l'abri des chocs. Elles peuvent devenir des clients plus fiables et plus durables au fil du temps.

Grâce à des données commerciales détaillées, les entreprises peuvent déjà mieux s'armer. Elles peuvent ainsi adapter leurs stratégies de vente et de marketing aux entreprises qui ont le plus de chances de réussir à long terme, maximisant ainsi l'efficacité de leur force de vente.

Conclusion

Malgré les défis, l'environnement commercial belge est robuste et dynamique, avec des opportunités significatives pour une prospection ciblée et stratégique. En utilisant des données commerciales précises et des études telles que l'Atlas du Créateur, les entreprises peuvent renforcer leur force commerciale et croître de manière durable.

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