Production de masques en France : l'indépendance pleine et entière d'ici la fin d'année ?

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Le chef de l’Etat était en visite ce mardi 31 mars 2020 en fin de matinée dans une usine française de masques de protection située en périphérie d’Angers (Maine-et-Loire). Si de nouvelles mesures ont été annoncées à l'issu de la visite, force est de constater que la France subit une sévère pénurie de masques chirurgicaux et FFP2 depuis le début de la crise sanitaire : comment un pays développé comme la France a pu se retrouver dans cette situation, alors qu'il disposait des moyens de production sur son territoire depuis plusieurs années ?

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Pénurie de masques : comment en sommes-nous arrivés là ?

Tandis que l’épidémie de Coronavirus fait rage, les Français, mais surtout le personnel médical, doivent faire face à une pénurie de masques on ne peut plus inquiétante.

Ainsi, tout le monde s’interroge : comment un pays développé tel que le nôtre a-t-il pu en arriver là ? Pour le comprendre, il faut remonter à quelques années en arrière. Souvenez-vous, c’était en 2009 : l’épidémie de H1N1 débarquait en France.

Roselyne Bachelot, alors Ministre de la Santé, passe une commande massive de 94 millions de doses de vaccin, à titre préventif. Au final, seule une infime minorité d’entre eux sera utilisée. Vilipendée pour sa gestion de la crise, on l’accuse d’avoir dilapidé l’argent public pour rien, la ministre se retrouve au cœur d’une polémique qui va remettre en cause la politique de santé de l’Etat Français.

Quatre ans plus tard, en 2013, tandis que la France dispose d’un stock de 1,7 milliards de masques chirurgicaux et FFP2, l’Etat amorce un virage stratégique dont les répercussions s’avéreront dramatiques à l’aube de l’épidémie de Coronavirus : partant du principe que le stockage des masques a un coût et que leur durée de vie ne dépasse pas les 5 ans, et craignant qu’éclose un nouveau scandale tel que celui des vaccins contre le H1N1, nos dirigeants choisissent de limiter fortement la production nationale de masques et de s’en remettre aux industriels chinois.

Une autre manière de dire : finis les stocks, l'Etat ne passera commande à l’étranger qu’au fil de nos besoins.

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Une stratégie d'import qui échoue face au Covid-19

Début 2020, nos réserves de masques sont au plus bas et le volume trop faible pour répondre à la crise sans précédent qui s’abat sur notre pays. 

La stratégie consistant à commander des masques aux Chinois, qui avec Taiwan assurent 80 % de la production mondiale, se révèle désastreuse. Et pour cause : en pleine épidémie, la Chine stoppe sa production et ses exportations. Par conséquent, la France se retrouve en rupture de stock alors que se profile l’une des plus graves crises sanitaires de son histoire.

Ironie du sort, l’un des leaders français de la production de masques, la société Valmy, basée à Mably dans la Loire, a fait les frais de ce revirement de l’Etat : face à la baisse colossale de la demande nationale de masques, Valmy s’est retrouvé en liquidation judiciaire le 13 septembre 2017.

Une situation ahurissante et incongrue quand on pense que le personnel soignant français manque gravement de masques pour se protéger.

Heureusement pour eux, et pour la France, la société Valmy (SIREN 832 864 714 - rapport disponible ici pour les abonnés Creditsafe) a été rachetée quelques jours après sa faillite par le groupe Segetex-EIF (SIREN 417 802 246 - rapport disponible ici pour les abonnés Creditsafe), l’un des plus gros fournisseurs de masques du pays. Depuis lors, la donne a changé : tandis que Valmy mettait la clé sous la porte en 2017, elle a multiplié sa production de masques par dix et triplé ses effectifs depuis le début de la crise du Coronavirus.

Il ne fait aucun doute que Valmy est sorti d’affaire, car à l’avenir, plus aucun gouvernement ne prendra le risque de délocaliser sa production de masques. Pour autant, ce type de rebondissement demeure anecdotique, car la réalité est tout autre : une majorité écrasante des entreprises tombées en liquidation judiciaire ne se relève jamais.

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Les nouvelles mesures en faveur de la production française

Emmanuel Macron souhaite « l'indépendance pleine et entière » de la France « d'ici la fin de l'année » dans la production de masques de protection. « Il nous faut produire davantage en France sur notre sol pour réduire notre dépendance », annonce le chef de l'État. « Avant la crise, nous produisions 3,5 millions de masques. Fin avril, nous serons à 10 millions », ajoute-t-il.

En plus des masques, le président a annoncé la création d'un consortium industriel français composé d'Air Liquide, du groupe PSA, de Schneider Electric et de Valeo. Son objectif sera de créer d'ici mi-mai 10 000 respirateurs lourds comme légers. Selon lui, 4500 seront livrés entre le 15 et la fin du mois d'avril, le reste avant mi-mai. L'assemblage final se fera dans deux usines à Antony et à Poissy.

« Afin de financer tout ça, le gouvernement importe une contribution de 4 milliards d'euros à Santé publique France pour passer ces commandes de masques, de respirateurs et de médicaments »
, détaille le chef de l'État. « C'est évidemment une contribution exceptionnelle qui montre la mobilisation aussi de l'État et de ses financements. » « Nous devons rebâtir notre souveraineté nationale et européenne », réaffirme Emmanuel Macron.

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