Panorama des délais de paiement sectoriels

Analyse réalisée par Thomas Bonte - Novembre 2023

4 min.
08/11/2023

Nous avons en France une situation qui se maintient malgré tout dans son ensemble avec des oscillations entre 10 jours et 14 jours de retards selon le mois examiné. Et nous sommes à ce titre sur la tranche haute.

Cette tendance est aussi visible dans les secteurs : construction (14 jours), industrie (11 jours), commerce (9 jours), hébergement/restauration (7 jours)

Absence de corrélation avec la défaillance de l’entreprise concernée mais un risque pour son créancier qui peut voir sa trésorerie impactée de manière répétitive. A ce titre, nous remarquons au niveau national que l’augmentation de la taille de l’entreprise est corollaire de l’augmentation du retard avec 13 jours pour les grandes entreprises en moyenne, 12 jours pour les ETI, 10 jours pour les PME et 9 Jours pour les ETI. Ce qui renvoie un nombre de jours non-négligeable pour la trésorerie des petites entreprises qui souffrent principalement de ces retards et pourraient trouver un espace de respiration.  Le volume du crédit interentreprise ne diminuant pas, c’est un thème qui reste vital justifiant la volonté de la réforme en cours au niveau européen. 

Dbt par date et par secteur
Chapter 1

Une France dans le rythme mondial

Au niveau européen, la France suit la tendance mondiale. Aujourd’hui à 10 jours de retards, elle est en dessous de la moyenne internationale qu’elle suit de façon régulière. Selon les données récoltées par Creditsafe, l’Europe nordique apparait comme vertueuse au niveau mondial et international avec des délais de paiement inférieurs à 9 jours. Tout comme les Pays-Bas. Il y a ce niveau une séparation géographique et culturelle.

La partie ouest-européenne apparait comme dispersée avec une moyenne à 10 jours que les pays suivent avec plus ou moins d’égards. L’Irlande est la plus exposée avec 13 jours de retard, la Belgique et le Luxembourg exposent un retard moyen de 12 jours, l’Italie 11 jours, le Royaume-Uni 9 jours.

 Mais là où la fracture est la plus nette, c’est au-delà du territoire européen où selon les données de Creditsafe, un retard de 15 jours en moyenne est constaté. Rappelons que la liberté contractuelle prévaut aux US mais que le Canada dispose d’un cadre légal pour lutter contre les retards de paiement avec une base à 30 jours comme tous les pays où Creditsafe monitore les expériences de paiement.

La réalité est qu’il y a le cadre légal qui, selon les pays, souffre de plusieurs exceptions. Mais il y a aussi et surtout le suivi et l’application de la loi qui pose la question de la régulation. De ce point de vue, la France affiche une volonté certaine d’agir mais la réglementation européenne à venir apparait comme une harmonisation radicalement nécessaire des process pour envisager une application et une surveillance uniforme. Y compris aux entreprises extra-européennes. 

DBT moyen par pays