Nous abordons aujourd'hui une dimension globale de la situation au préalable du mois d'août pour faire le point à mi-année sur l'état globale des unités légales pour lesquelles nous avons des données de paiement qui nous sont remontées et donc pour lesquelles nous avons un retour sur une activité tangible.
Globalement, nous restons sur une situation de risque modéré à 46 /100 du point de vue du risque de défaut.
Le risque de défaut de paiement provient majoritairement d'une absence d'équilibre dans les liquidités, souvent favorisée par un endettement élevé.
Mais pas nécessairement par une absence de chiffre d'affaires, ni même de résultats.
Dans les différentes activités (disponibles dans la page des études) que nous avons eu l'occasion d'aborder, nous avons pu constater à de multiples reprises cette situation sur laquelle nous ne nous étendrons pas aujourd'hui.
Score de prédiction de défaillance par région
Du point de vue national (France métropolitaine), la situation oscille entre 45 et 47 sur 100. Une telle granularité n'est pas de nature à remettre en cause une situation très similaire avec un risque qui pèse essentiellement sur un contexte global économique dégradé qui n'avantage pas des entreprises dont la structure en liquidités appelle souvent à un refinancement ou à des modalités/des solutions entre 8 et 12 mois (et même au-delà). Ce n'est pas non plus une situation qui appelle à une réaction disproportionnée dans la gestion du risque crédit-client.
Pour autant, il n’y a pas d’alternatives non plus à suivre et monitorer des partenaires, qui sont d’une manière ou d’une autre, soumis à certaines fragilités qui peuvent être différents d’une société à l’autre : solvabilité, indépendance, liquidités d’exploitation, trésorerie, délais de rotation, résultats, risques externes… Il faut aussi soulever le fait que dans cette « big picture », un nombre non-négligeable de sociétés se portent bien ou font l’objet d’un risque faible de défaut.
Avis de limite de crédit par région
La limite renvoie une image beaucoup plus financière et économique sur la dimension globale du tissu et des entreprises en France. Force est de constater que les bassins économiques importants (reliés aussi souvent à des dimensions démographiques) bénéficient de limites plus généreuses que d'autres. La moyenne nationale est de 20 141€ pour une fourchette allant de 14 000€ à 37 000€.
L'Ile de France jouit, en raison de la centralisation française encore bien présente, d'une position plus importante ; la limite étant rattachée à la taille économique des entreprises. Les sièges étant, pour beaucoup, dans cette région. Pour autant, l'Auvergne-Rhône-Alpes, les Hauts-de-France et le Grand-Est ont des limites plus élevées de 35% que la Bretagne, la Corse ou l'Occitanie.
DBT score - Days Beyond Terms par région
Le comportement de paiement national médian est de 3 jours après la date d'échéance. Ce qui veut dire que la majorité des entreprises règlent leurs factures dans un délai « raisonnable » entre 0 et 10 jours après la date d'échéance prévue. La moyenne est de 21 jours. Cela représente donc une fourchette d'impact sur les résultats (et donc la performance) entre 10% et 70% voir plus pour les entreprises au-delà de cette moyenne.
Le comportement de paiement reste à ce titre un signal précieux de difficultés mais aussi du risque potentiel sur la trésorerie en tant que fournisseur, et ne peut pas être négligé. Mais il est aussi important de restituer que la différence de comportement entre petites et grandes entreprises est notable notamment dans la culture du « BFR négatif » qui incite à tirer sur le délai du côté du passif pour soulager les actifs. A noter que la Corse, comme l'ultra-marin de manière globale, est sujet à des délais beaucoup plus importants et à un contexte économique très différent.
Score de prédiction de défaillance par secteur
Les secteurs d'activité permettent immédiatement de donner plus de champs et rendent compte aussi de la nécessité de se pencher plus exactement sur les enjeux et nécessité de son périmètre d'activités mais aussi de relations (sous-traitants, partenaires, donneurs d'ordres…). La confiance qui ouvre au crédit n'excluant jamais le renseignement.
On retrouve bien la dimension du score modéré mais on a aussi une corrélation sur les scores les plus bas (commerce : 42 ; construction : 39 ; transport : 41 ; hébergement/restauration : 37 ) avec le risque de défaut identifié par secteur d'activité qui concerne majoritairement de petites structures ou modérées avec des fragilités. A l'inverse des acteurs comme l'eau, l'énergie, la finance et l'immobilier se porte structurellement bien avec des modalités d'évolution dictées par le contexte économique global qui pourrait changer plus ou moins rapidement cette dimension comme dans l'immobilier par exemple.
Avis de limite de crédit par secteur
Du point de vue de la limite, un nombre d'acteurs importants avec une faible amplitude capitalistique vont tirer les limites moyennes vers le bas. Cette dimension capitalistique va être de surcroit impactée par la présence de fragilités (liquidités, endettement, rentabilité) perceptibles dans les dernières données financières obtenues.
La moyenne nationale étant de 20 000€, le commerce se situe dans la fourchette à 27 000€, le transport à 25 000€ mais la construction est à 12 120€ et l'hébergement restauration à 8 162€ en moyenne. L'industrie, l'énergie et la finance dépassent les 40 000€ et bénéficient du double pour les mêmes raisons. Acteurs importants, et impacte des difficultés inhérentes aux acteurs de ces différents secteurs.
DBT score - Days Beyond Terms par secteur
Le comportement de paiement est très instructif pour illustrer les propos avancés dans la partie géographique. Si l'immobilier est en risque faible, c'est un secteur où les délais sont erratiques avec une médiane 8 fois plus élevée que la médiane nationale. On retrouve aussi la production d'énergie qui est dans la même dynamique actuellement avec un comportement 6 fois plus dégradé.
A l'inverse, les secteurs présentant un risque contextualisé affichent des comportements relativement sains : hébergement/restauration : 0 ; Construction : 1 ; commerce : 2. Raison pour laquelle le comportement de paiement est à apprécier de manière discernée sur des situations particulières avec des enjeux particuliers (soumission à un risque client, besoins externes importants, tensions de trésorerie, activité avec des délais longs et des paiements à la livraison des biens…).
Mais cette répartition illustre bien que les délais les plus long sont sur des secteurs correspondant à des besoins élevés et des exigences particulières. Mais cela invite bien évidement à une surveillance et un accompagnement spécifique.
Avec les indicateurs que Creditsafe met à votre disposition, nous limitons le risque pouvant survenir concernant vos clients ou vos fournisseurs en raison de problématiques inhérentes au fonctionnement de l'entreprise ou en raison de facteurs externes.
Creditsafe peut vous accompagner au quotidien en vous permettant de vous renseigner sur vos partenaires commerciaux, en les incluants dans une dynamique économique globale.